samedi 28 avril 2012

Noir c'est noir !

23H35, rentre du dîner. J’ouvre ma porte chambre d’hôtel et m’y reprends à sept fois avec cette p*** de carte magnétique.
23H45, paré à dormir, nickel, dents propres, heure du lever programmée à 07H00 sur le portable. J’éteins les lumières, via interrupteurs près de la tête de lit.
23H46, lampe du bureau reste allumée, je l’éteins manuellement. Ah, mais !
23H48, la TV écran plat face au mur, rayonne de a : une horloge numérique bleu vif et b: une diode rouge diabolique qui éclaire la chambre comme un phare dans la nuit. Je bricole des caches avec les cartons « do not disturb » et un carton qui vante le bar situé sur le toit de ce fichu hôtel. Ré-extinction des feux. Triple f*** !
23H56, un rai de lumière invasif sort de sous la porte, venant du corridor éclairé 24/24 comme la cour d’Alcatraz. Je prends une serviette de la salle de bains, la roule et obstrue tant bien que mal cet interstice. Grrr !
00H02, rideaux  mal fermés, on voit encore clair dans cette chambre de m***. Séance de calage à coups de chaise de bureau et du fauteuil vert et moche. Nom d’un *** !
00H09, tourne dans le lit. Bruit dans le couloir, espagnols rentrent et hurlent pour se dire bonne nuit, pendant dix bonnes minutes.
00H23 retourne dans le lit. Rentrée d’anglais, niveau de discrétion comparable avec leurs homologues ibériques.
00H30, vais boire un verre d’eau dans la salle de bains (me cogne le pied au passage, car j’ai voulu faire le fier et ne pas allumer)
00H34, retour au lit, obscurité  correcte, tourne longtemps avant de sombrer.
05H30, réveil en sursaut ! Le client avant moi avait programmé l’alarme sur TV à cette heure atroce. Fils de *** !
06H00, regarde France 24, me rendors à moitié.
07H00, téléphone sonne l’heure du réveil.
Rêvais d’une coupure de courant généralisée.

mardi 17 avril 2012

STOP

Syrien ne bouge, Bachar d’assaut va tous les massacrer. Madame fait les soldes, Monsieur fait le soldat. Asma sacre, elle s’en tape, les diamants sont éternels, elle est à Londres de tout soupçon. High school, high class, high blood. Talons aiguilles sous les ongles pour les opposantes, la mode à Damas est au rouge.  
Vague de protestations ou mer de sang ? Stop ! Disent les voix unies des Ligues 1, des Ligues de… des nationales et de ce qui reste des divisions d’honneur. Un concert de claques sonne, une ola là se lève, les papiers blancs, les drapeaux blancs.
Blancs comme un mort car l’Onu-nuche tousse, ça sent la Russie, on va en pied par la Chine. Concert d’abstention, de non-résolution, de démission.
Soumission sous-marine, torpilles molles, demi-sourires. Qui nous gouverne ment, et s’exportent les munitions ! Business as usual capone, on vend des mines de plomb, on va au charbon pour l’exportation.
Les Droits de l’homme sont mis d’équerre, Homs et femmes pilonnés sans pitié. Bébés biberonnées au boulet entier, mamans décapitées à la menthe, écoliers au radiateur.  
Derah-tisée, aseptisée, énuclée, carbonisée.  
Entre ici Jean Moulin, avec ton cortège d’ombres.
Assad saint, assassin, à sa fin nous prions sans fin.

samedi 14 avril 2012

Front d'eau Veneziano


Jour 475
Zone IT-V7, anciennement appelée Venise.
L'eau est montée de trois mètres et les bâtiments s 'écroulent les uns après les autres. Infestations de Baktères.
Le taux de radiations y reste assez élevé, pendant les cinq saisons.
Hier, les troupes du Maréchal Wagner ont repoussé les rebelles Alpha-Balzaciens qui se sont repliés avec de lourdes pertes vers la zone IT-T4, anciennement appelée Trieste.

Jour 476
Suis invité par mon ordonnance Tadzio à écouter les chœurs de nos jeunes partisans Pro-Gouv.
Une église de la zone IT-V7 a été émulée en hologramme dans notre salle de repos et nous allons tous écouter ces chants divins et à contre-temps.
Des sons de hautbois et de basson ont été échantillonnés 4D, mais les voix cristallines qui chanteront seront, elles, bien réelles. Est-ce du Vivaldy Gaga ?
-       « Mais pourquoi donc ne peut-on les voir, ces petits chanteurs, fais-je à mon voisin, le très pâle Capitaine Proust ? »
-       « Ce sont des Klones 24, me répond-il, leur apparence n'est pas montrable, comme vos le savez... »
Nous quittons la salle de repos après le concert, passablement émus.
Dehors, un missile sol-sol s'écrase sur une gondole blindée dans une superbe gerbe d'étincelles.

Jour 477
Zone AUT-V3, anciennement appelée Vienna.
Bombardements incessants pendant deux jours.
Sommes consignés dans le Q6. Trop de risques en cas de sortie.
Mets mon lecteur mp12 en intraveineuse et écoute du Malher.
Je choisis l'option Volupté +, on va encore devoir me réveiller à l'heure d'aller inspecter les remparts ce soir.


mardi 10 avril 2012

Plus Mini



On a tous des trucs qui nous énervent, nous crispent voire nous font rouler des frissons dans le dos. Lui, c'est le polystyrène que le seul frottement sur une table rend nerveux. Elle ? Le son de la craie qui crisse sur un tableau et la voilà à demi-hystérique ! Mon épouse ne supporte pas la vue d'une accumulation de cercles dans un espace restreint. Mystérieux. D'autres m'ont avoué des trucs bizarres, de l'aspect trop lisse d'un objet qui les rend tout chose, à la sensation irritante du sable sous les doigts de pieds sur un carrelage, ou encore le croquant d'un bonbon acidulé qui les chagrine...  Mille petits détails qui agacent les uns, font frémir les doigts de pieds ou coupent l'appétit net !
Moi, il y a un objet qui visuellement me dérange ! La nouvelle échelle des voitures MINI qui semblent gonflées à l'hélium, bedonnantes et sur-dimensionnées par un bureau de style en mal de rondeurs excessives. Argh ! Déjà, il avait fallu se faire à l'idée que la Mini avait pris du muscle, était devenue une allemande de luxe, après un passé de petite anglaise mignonnette et virevoltante. Puis , ils nous sortent un break, ils l'allongent et la rallongent. Certes.
Mais de nos jours, paradent dans les rues ces versions bodybuildées, obèses, aussi longues qu'une berline familiale roumaine et plus larges que deux cabriolets made in India ! Trop pour moi ! Cela me met mal à l'aise, pas clair, pas net, en manque d'oxygène et de confort. Comme ces lapins géants de 25 kilos que l'on nous exhibe à la foire aux records. Ou ces braves basketteurs hors de leur parquet, engoncés dans des habits mal taillés et faisant passer leurs amis pour des nabots ? Non, non, non. Une MINI , c'est une MINI !
À quand les tic-tac de 100 grammes ou les cotons-tiges de 25 centimètres ?
Argh !

mardi 3 avril 2012

Après-coup

Dès que le tueur en série, ou le « forcené » ou le jeune homme « bien connu des services de police » a fini son mortel forfait et a été liquidé, alors commence toujours un show des autorités et des médias que l’on peut qualifier de guignolesque.
Quartier bouclé, densité formidable de voitures de police, grouillement d’hommes du RAID, du SWAT, du GIPN et des polices spéciales dont vous n’aviez jamais entendu parler. Les douilles sont prises à la pince à épiler. Les cheveux passés au tamis.
Arrive alors, trompettes et tambours, et  à grand renfort de préfets, adjoints, sbires tristes et assistantes de communication surbookés… le Ministre ! Caméras, radios et le car-régie est garé en double file. Envoyé spécial au Journal de 13h00, et redite au Journal de 20h00 (le même plan fixe, mais là, hé bien c’est la nuit, coco). Nouvelles en boucle qui n’ont aucun contenu, aucune matière supplémentaire à ce que vous avez lu dans une dépêche AFP et tient en 3 lignes.
Le bon peuple met des bougies, des fleurs, des portraits et des nounours et bien sûr ne savait rien, mais rien du tout au sujet de ce type qui habitait là depuis 20 ans et a défouraillé avec sa Kalachnikov en criant des insanités. C’est ballot, non ?
Re-sortie et patrouilles d’hommes en noir très (mais très) nombreux, cagoulés, forcément cagoulés. Bien armés, l’œil féroce scrutant un danger qui se conjugue au passé décomposé. Des fois que…
Le coupable est déjà refroidi et vogue vers le Paradis de son dieu vengeur, les victimes ne reviendront plus et on pourrait balayer un peu plus vite le trottoir. Mais non, il semble qu’une forte agitation post-trauma soit absolument nécessaire.
Et tout ça…avant le drame ? Non, là ce n’aurait pas été possible, mon brave Monsieur !