mardi 17 juillet 2012

Erreur 404

Le message d’erreur apparut, encore une fois, à l’écran.
Il se prit la tête entre les mains.
Lentement, les deux coudes posés sur le bureau. Cela dura une demi-minute, en pose façon Quattrocento, toile de martyre ou de saint, mais sans la lumière dorée qui vient d’en haut.
Puis il se frotta le front 3 fois.
Un grognement sourd, au début assez faible, sortit de sa gorge. On aurait dit le bruit du tonnerre, quand on aperçoit un énorme nuage noir au loin.
Son cri monta en une seconde pour atteindre un niveau sonore impressionnant, digne d’un film d’horreur de série Z.
Il se leva d’un bond, agrippa l’écran plat qu’il souleva du plan de travail avec une rapidité et une force animales. Les câbles ne résistèrent pas à la traction, suivirent le mouvement, créant une comète improbable ornée de quelques étincelles. Il envoya le tout avec un œil fou dans la porte en verre, cette dernière explosant sous l’impact.
Sa rage n’était pas consommée et il balaya violemment de la main droite tout ce qui traînait sur son plan de travail : le pot à crayons, la lampe, quelques dossiers empilés et même un gobelet de café. Les gouttes projetées tracèrent une constellation brun clair sur le mur blanc. Elles se mélangèrent à celles, sanglantes, qu’il ajouta en agitant les bras, s’étant coupé à cause des éclats de verre des cadres et tableaux qu’il brisait en deux par le milieu, criant « putain, putain, putain ». Il les lança un par un vers la porte brisée et l’écran démantibulé, rejoignant des papiers épars et des stylos en vrac. Schkling.  
Il ne s’arrêta qu’après avoir sauté 11 fois sur son I-pad et défoncé son Blackberry à grands coups de dossier du fauteuil, qu’il avait désossé, fracassé, la main droite dégoulinant de sang et la chemise maculée.
En sueur, il se remit à sourire.  


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