mercredi 30 novembre 2011

Pour 43 euros

Si cela peut vous faire sourire et vous gausser des vicissitudes d’un scarabée employé par la World Company.  
Cadrillon solitaire et mal classé, je m’échine à réserver avec mes petits doigts un billet d’avion pour passer une journée de travail à Münich. Vous savez : lever à 05h30, taxi, aéroport gris, avion bondé, taxi, meeting, hôtel, déjeuner, meeting, taxi, avion en retard suite à une arrivée tardive de l’appareil, 7 « tarallucci » offerts par Air Transe, taxi, embouteillages because A86 en travaux, maison 22h30. Münich, hein, pas Biarritz ou Palerme ! Le logiciel Kafkaïen qui nous débite des réservations électroniques, non seulement vous propose des compagnies et des horaires effrayants, mais en plus vous fait la morale en indiquant le meilleur prix qu’il avait sélectionné. Dans sa petite tête qui a 1 Kilo-octet de jugeote. Pour Münich, il m’indique dans un français approximatif que j’aurais pu économiser 43 euros en atterrissant à 11h55 et en redécollant à…12h55.
Chouette idée C6PO. En une 60 minutes, je pourrais m’acheter un costume bavarois vite fait directement dans l’aéroport, boire quelques bières, chanter deux ou trois chansons dans le terminal Franz Joseph Strauss. Economies de taxis, salle de réunion, déjeuner en plus !
Rentré chez moi vers 16h00 au lieu de 22h30 grâce à cet horaire intelligemment conseillé, construire une maquette d’Airbus 320, le faire voler au dessus de ma tête en hurlant « l’avion est en retard à cause d’une arrivée tardive de l’appareil » jusqu’au lendemain.
Ça tombe pile, le lendemain je dois aller à Berlin, et pour économiser une poignée de cacahuètes, le logiciel de réservation en ligne me conseille de faire une escale à Copenhague.
Justement, il me manquait un costume de Viking pour le prochain Halloween.   

mardi 29 novembre 2011

Les derniers spécimens


Dans sa cage de verre, exposé au public, il s'agenouillait, levait les mains, puis les joignait. Il triturait un gros livre corné. De temps en temps, il pointait un doigt vengeur sur les visiteurs, puis leur tournait le dos, courroucé.
Pour le distraire, on lui avait mis un mannequin ressemblant à une femelle de son espèce, qu'il pouvait malmener à sa guise, recouvrir de textile, ou sommer de baisser les yeux en grimaçant (vu qu'elle ne répondait rien et pour cause, il grognait peu mais était malheureux qu'elle ne lui donne pas une portée de sept à huit petits, comme de coutume dans leurs zones de ponte).

Dans la cage voisine de ce Croyantus Deus, le couple des Racistus Fascistex était amusant à voir. Ils se roulaient à terre de fureur quand un enfant non blanc leur lançait une banane,
Hélas, le Nazistus Historicus avait succombé dans son sous-marin la semaine dernière, suite à un problème inexpliqué d'aération,
Dans le pavillon des Terroristus à poils longs, le spectacle était total. Ils creusaient sans répit des trous dans le sol ou mimaient de se faire exploser en se confectionnant une ceinture de poires. Ils jetaient de toutes leurs forces des oranges sur les vitres blindées, ils hurlaient "Kaboum !», La foule était compacte dans cette zone du grand jardin.
Plus inquiétant était le Dingus Norvegicus. Impeccablement vêtu de son polo Lacoste, il lisait un grand livre d'images de chevaliers teutoniques. Mais il le tenait à l'envers, jetant de temps à autre un regard mauvais droit devant lui, puis se grattant frénétiquement le dos des mains pendant de longues minutes.

Dimanche prochain, je reviendrai, un panneau nous annonce qu'ils vont recevoir un mâle de Politicus Pipotronus d'Europe et des petits Speculatus Fissdeputus, qui sentent très très mauvais. 

Dystopie 2052

Le système capitaliste est universel et incontestable. Les multinationales dont le capital appartient aux retraités qataris se révèlent très performantes. Paris : le dernier humaniste inconnu a été inhumé en fosse commune. New Delhi : une voiture électrique a été mise en marche dans une prison-atelier pour montrer ce que c’était à de petits enfants morts de rire, incultes et indisciplinés. La Chine est une mosaïque de 127 micro-états indépendants tous en guerre, peuplés de rebelles sanguinaires et de bourreaux qui arrachent toutes les langues, où il est interdit de circuler sous peine de flagellation. Aux USA, le troisième Président Évangéliste vient d’être réélu et 15 jours de carême viennent d’être décrétés. Un vieux monsieur interviewé sur un magazine 4D raconte (pour la dixième fois au moins) comment Wall Street fut sacralisé par des traders héroïques alors qu’il était un jeune militaire, à une époque où seules les petites armes à feu étaient légales dans ce pays (incroyable, mais authentique). L’Afrique dépasse de peu l’Europe en ratio d’obèses dans sa population (1 pour 15 désormais). Les motos à trois roues congestionnent les routes, des vélos introuvables sont vendus aux enchères en moyenne à 5813 eurodollars
Le climat est sec au Nord, glacial au Sud. Les banquises ont perdu leur surface à 1961%, un déséquilibre cyclonique remarquable règne sur la planète bleue. Il n’y a plus de pandas, de rhinocéros, ni de baleines et de dauphins, des équipes spécialisées font disparaître d’autre espèces avec violence. La forêt amazonienne ne recouvre plus que la surface de 5 terrains de football. D’ailleurs plus personne ne peut jouer au football en 2052, l’air étant trop pollué.
Là, je me réveille et je regarde la télévision depuis 47 minutes.

Utopie 2052

Le système capitaliste n’est plus qu’un lointain souvenir. Les coopératives 3.0 autogérées dont le capital appartient aux salariés se révèlent très performantes. Paris : le dernier SDF inconnu a été inhumé au Panthéon. New Delhi : une voiture à moteur à explosion a été mise en marche dans une école pour montrer ce que c’était à de petits enfants, désormais multilingues, disciplinés et créatifs. La Chine Libre est une mosaïque de 127 micro-états indépendants et totalement pacifiques, peuplés de calligraphes reconnus et de poètes traduits dans toutes les langues, où il est interdit de spéculer sous peine de chatouilles par des bonzes. Aux USA, le troisième Président Navajo vient d’être réélu et 15 jours de congés surpayés viennent d’être décrétés. Un vieux monsieur interviewé sur un magazine 4D raconte (pour la dixième fois au moins) comment Wall Street fut brûlé par des adolescents martyrs alors qu’il était un jeune militaire, à une époque où les armes à feu étaient légales dans ce pays (incroyable, mais authentique). L’Afrique dépasse de peu l’Europe en ratio d’obèses dans sa population (1 pour 155000 seulement). Les motos à trois roues n’existent plus, les vélos électriques à ions ont une autonomie de 5813 km.
Le climat est doux au Nord, tiède au Sud. Les banquises ont retrouvé leur surface de 1961, un équilibre thermique remarquable règne sur la planète bleue. Il y a peut être un peu trop de pandas, de rhinocéros, de baleines et de dauphins, des équipes spécialisées leur administrent des contraceptifs biodégradables avec douceur. La forêt amazonienne pousse à raison de 5 terrains de football par jour. D’ailleurs plus personne ne joue au football en 2052.
Là, je me réveille et je suis en train de rire dans mon sommeil depuis 47 minutes.      

lundi 28 novembre 2011

News-ologismes

Néo-mot (définition, synonymes ou contexte)

Spéculharder (traîdeur, rififinancier, asticôteur)
Dictamort (Moubakrak, Khadafini, Dechir El Assad)
Charia Voile (Dune répression à l’autre)
Eurochèque-tique (t’as un accroc, Paul)
Nucléchiaire (Verte à lunettes rouges)
Ligue Rien (encore 0-0 entre Sochaux et Auxerre)
PTSG (Qatar, bite, rage)
Rovak Federvic (Ace Suisso-serbe)
Fraise bouc (espionnage qui porte ses fruits)
Goldplay (soupe de platine)
Quéquette Moss (le mari de…)
Pous de dieu (vermine à touffe)
Un dit « niet » (Bourse contre la montre-en or-)
Régime Dukon (bien fondre pour engraisser un tiers)
Lorzac (nostalgie anti-anxyolitique)
Tronc National (espèce de Ta Marine Niée)
Kyotard (protocole climatique gelé)
Sodofitel (5 étoiles luxure)

20 grammes ?

Cher Président d’Air France,
Un passager de classe éco vous demande l’arrêt des hostilités envers ses semblables. Fidèle parmi les fidèles, bravant le stress matinal, je reste stoïque dans le bus glacé ou surchauffé qui me trimballe d’un terminal impersonnel tout en béton à un point éloigné où stationne un Airbus conçu par des ingénieurs sans genoux ni vertèbres dorsales et inventant des coffres à bagages prévus pour des poupées. Je ne suis pas pris de crise de rire quand j’entends que l’appareil est en retard suite à une arrivée tardive. Je ne proteste même plus quand aucun journal n’est proposé, à part Die Entwicklungschaftling Zeitung les jours de chance.
Mais là, je craque, et mon estomac sonne la charge. Explications.
Sachez que pour voyager en votre compagnie, il faut se battre contre un improbable logiciel de réservation en ligne (aujourd’hui le Cadrus Voyagerus se doit d’affronter seul l’épreuve d’achat de son billet face à un « portail » informatique qui ressemble celui de l’Achéron). Obtenir un ticket sur vos lignes, c’est refuser les compagnies hasardeuses qui nous sont proposées d’office. L’on voudrait nous voir passer par Beauvais ou nous lever à 3 heures du matin pour la gloire du low cost. Et je résiste encore. Alors, lorsque survient le seul moment agréable du vol : la distribution d’un peu de réconfort alimentaire, c’est la catastrophe absolue. En plus d’une boisson d’un format seulement adapté aux nains tassés et aux pygmées, il nous est tendu un microscopique et humiliant sachet de « Tarallucci » de 20 grammes exactement, contenant 7 (!) exemplaires de ladite miniature mignardise.
De quoi nourrir 5 fourmis ou 2 cigales ? Et si cela n’est pas se foutre de notre tronche d’éco, cela s’appelle comment ?
Affamées et tristes salutations

vendredi 25 novembre 2011

Sévices Achats

Dans la grande multinationale, l’important méga-stratégique et fondamental du Service des Achats Importants Top (le SAIT) a fusionné avec le Super Sourcing Stratégik (le SSS), non moins fondamental et par essence lui-même stratégique. Réunis en un conclave, ils ont décidé d’éditer une douzaine de nouveaux tableaux de bords d’indicateurs opérationnels d’activité analysée, ciselés à la main par des consultants slovaques handicapés délocalisés en république tchèque en CDD de six semaines renouvelables 34 fois. Encore un joli cost saving !
Puis leurs chefs ont fait un grand discours, fêtant la faillite de 39,8% des fournisseurs zagréés par K.O., délai de paiement supérieur à 38 mois et feinte répétée de perte de leurs factures par le bureau éthiopien à qui on envoie ces documents via des coursiers manchots chevauchant des dromadaires aveugles. Le tout nouveau Département que l’on appelle fièrement le SAIT-SSS 2 s’est lancé dans un énorme appel d’offres mondialisé pour acquérir des chaussures pour nos 24503 employés au moyen d’enchères inversées, doublée de séances obligatoires d’auto-humiliation et de flagellation publique des commerciaux des sociétés sélectionnées.
Après six mois de négociations non abouties, nous avions des cors au pied, car entre temps, nous allions pieds nus au bureau, par décret et Standard Process Obligatoire, ref POPOPO 009-mark 5). Tout à coup, un message Cocorporate d’1-Formation nous a tous délivrés de cette longue attente. Le  SAIT-SSS 2 a conclu un marché et s’est auto-évalué Exceeding Awardisable, via ses propres barèmes d’auto-notation utiles supérieurs (a.n.u.s.).
Nous avons (presque) tous reçu nos chaussures, made in China par des enfants battus et muets.
23567 paires identiques, 2 chaussures gauches, pointure 34.

On sait quelques trucs sur vous

Vous avez 46 ans, 4 mois et trois jours. Vous êtes un homme, gaucher, employé par Smith et Cie. depuis 64 mois. Vos revenus nous sont communiqués en stéréo par votre employeur et le Trésor Public, vos dépenses tracées au centime via de vos cartes de crédit. Chaque mot clé de vos e-mails est décortiqué, analysé pour permettre de vous envoyer des publicités ciblées. Un algorithme de consommation vérifie le panel de vos contacts et affinités des réseaux sociaux. Nous remixons le tout avec l’analyse des produits que vous achetez, ainsi que votre épouse et vos deux enfants, dont le profil est corrélé au vôtre.
Nos capteurs muraux suivent vos déplacements intra-habitation, déchiffrent vos activités. Vous passez un peu moins de temps à vous laver les dents depuis deux semaines, nous avons relié cela à une visite chez le dentiste le 21/11 de 18H17 à 18H56. Allumez votre téléviseur, les données adéquates sont transmises aux chaînes de télévision en flux continu afin de susciter votre appétit, vos envies et vos pulsions d’achats. Vous aimez le fromage d’Appenzell, les pulls noirs, les frites mayonnaise et là, on vous sent mûr pour un nouveau véhicule du segment B1, moteur électrique, de couleur rouge avec GPS et sièges en cuir. Madame est partante, elle a envoyé un sms à son amie Blandine B. hier à 15h23, dont le sens indique une adhésion positive à la démarche que vous envisagez.
Juste un truc qui nous inquiète. Avec votre taux d’endettement et le niveau de cholestérol détecté avant-hier, nous sommes un peu dubitatifs pour l’obtention du crédit sur 96 mois dont vous auriez hélas besoin. Mais les établissements bancaires ont encore un droit d’effacement de certaines données non productives pour leur permettre d’optimiser leur rentabilité.

Notation triple buse

Que la peste noire étreigne les abjects servants de Poory's, Sans Dard and Porc et autres Bitch, autoproclamés censeurs-mesureurs de nos nations et des hommes qui les ont bâties, infects serreurs de cou de peuples déjà au bord de l'asphyxie. Leurs instruments de dégradation empalent à mort les malades dont ils feignent de découvrir l'état de fièvre et les hémorragies. Prédictions sarcastiques et auto-réalisatrices de pythies sans scrupule qui conduisent l'effrayée mygale  de la Définance à se ronger les pattes bavant vert ses taux d'intérêt usuraires, nous regardant mourir du poison qu'elle nous a injecté. Des vers gras se roulent dans les paradis fécaux et fiscaux, méprisables 1% extraits de la masse irritée des humanoïdes grouillants dont les dents commencent à s'aiguiser et les yeux rouges à luire d'une mauvaise étincelle.
Spéculateurs et traders ont imprimé sur leurs rouleaux de papier toilette les mots éthique et morale, ils rient en essuyant leurs infâmes petits derrières blancs, protégés par des milices casquées, des halos de gaz au poivre et des concerts de sirènes policières. Secondés par des machines folles dans leurs sordides calculs de gavage de la boule de fiente monétaire qui se nourrit de sa propre illusion, ils échappent à toute forme de justice. Nos États hébétés les regardent faire, en raclant les fonds de tiroir de nos impôts exsangues.

Ils jubilent de voir au loin les canons à eau projeter sur les derniers résistants des millions de gouttes d'eau.

Le décompte exact de ces gouttes sera compensé par autant de larmes amères qu'ils verseront dans un Enfer exécrable, déchiquetés par des diables multicolores et glacés, écorchés au ralenti dans un vacarme assourdissant et une souffrance que les mots ne pourront jamais décrire.

mercredi 23 novembre 2011

La voiture à 250 euros

Le constructeur automobile Peunault© est heureux de vous présenter son modèle low cost, à 250 euros, payables aussi à crédit en 99 fois 15 euros. De menues contraintes sont à prévoir, compensation minime pour bénéficier d’un prix aussi réduit.
Sur chaque porte une publicité sera apposée et votre klaxon chantera la mélodie de la réclame des colles à dentier Chiko Chiko ©. La roue de secours est remplacée par un lot de tracts pour les supermarchés Mochamp©, que vous vous engagez par contrat à distribuer dans les boîtes aux lettres de votre voisinage. Pas de sièges à l’arrière, étant donné que le réservoir y a été placé, son emplacement étant utilisé pour faire un petit coffre à bagages, car il n’y pas de coffre à bagages à l’arrière, mais des batteries au lithium qui alimentent 2 néons publicitaires en forme de Saucisse Bertha© dont vous assurez la promotion 24h/24.
Pour démarrer, il vous faut tourner la manivelle (inox brossé) placée dans un emplacement sous le capot, ingénieusement intégrée à côté du moteur 600 centimètres cube, vous assurant une puissance de 32 CV et une célérité maximale de 50 kilomètres heures. C’est une citadine ! Nous ne voulons pas vous faire courir le risque de perdre des points par excès de vitesse ! Le moteur est signé par l’équipe d’ouvriers bengalais mineurs qui l’ont produit (ils ne savent pas écrire, ce sont des croix au feutre près du bocal de liquide de frein, un bocal à cornichons Raille©, 100% recyclé marquant notre démarche volontariste labélisée « Green Car », proche de la Terre et des Valeurs Vertes).
Un siège unique, en cartons d’emballage d’eau Téchian©, vous assurera un confort surprenant : Design très loin des sentiers battus !
La voiture à 250 euros mérite d’être élue Voiture de l’Année du Rat !   

L'algue verte

La candidate des écolos aux élections est une truffe. Bio, certes, mais complètement moisie. A l’Ouest, larguée, décalée, has been, perdue et surtout… perdante. Quelle rage inutile l’anime ? Mordiller les mollets de la gauche, pourquoi faire ? Eva-danl’mur, c’est par envie d’être opposante à vie ?
Cette volonté de se faire mousser, Eva-zistasse, alors que l’on représente un riquiqui 3% des intentions de vote est juste symbolique d’un esprit arrogant et d’une prétention sans limite. Agiter tout ce vent mauvais pour exiger que le nucléaire soit éradiqué dans les minutes qui suivent les élections, tout en faisant un caprice de sale gosse est prodigieusement énervant. Leurs réunions, les verdâtres, ils les ont éclairées à la bougie ? Un petit rappel, Eva-ricelle, nous les citoyens, ce qui nous préoccupe, ce n’est pas si le courant est fabriqué avec du Nitronium 238 v2.0 ou des queues de chèvres du Larzac, mais comment on va réussir à payer la facture ! Question : on se chauffe à la bouse de vache ou au radiateur à lamelles avec thermostat mis sur 10, quand il fait moins deux dehors ? Les téléphones portables, on prend une dynamo et on pédale pour les recharger ? On mange des steaks de soja froids comme des norvégiens morts ? Green-kraft, nein danke, Eva-skulère.
Si je puis me permettre, Fukushima, on s’en bat les noix OGM, because l’hexagone tremble assez peu en général, Eva-galâme. Avant que les éoliennes à bretelles (dont tu ne voudrais assurément pas à moins de 500 mètres de ton jardin plein de carottes sans couleur et de limaces qui bouffent le reste) nous sortent du mégawatt et pas des courants d’air, tes lunettes rouges seront au Musée du Cirque, au rayon clown triste.
Eva-porée, comme peut être  un jour les algues vertes des plages bretonnes ?

Hertzien à faire


Tout est arrivé si vite.
25 novembre : plus de son sur aucune chaîne TV.
26 novembre : plus de son et plus d'image. Rien, juste le brouillard gris plein de pixels de ces postes ventrus du passé, quand la fin des émissions avait sonné et qu'il était déjà tard.
Panique. Fureur. Appels. Forums de discussion qui crépitent. Gerbes de messages, giclant comme des étincelles en aciérie. Réponses floues.
27 novembre : Les radios perdent à leur tour parole et musique. FM, AM, LW ou bien SW, vous pouviez tout scanner et même tourner avec frénésie les molettes rondes des vieux modèles : silence persistant, si ce n'est ce pchhhhh sinistre du vide glacé d'ondes orphelines.
29 novembre : encore plus inquiétant, l'intégralité des moyens de télécommunications est brusquement figée comme la sauce froide du poulet rôti conservé au frigo, après le repas du dimanche.
Internet est tout blanc, les téléphones sont aphones. Pas de ping et à l'eau tous les allôs. Force du signal ? Nulle.
Tout juste la vieille fée électricité qui circule encore, ronronnant comme un chat familier et docile.
2 décembre : toujours rien. Ne secouez pas votre combiné, ne le raccrochez pas trois fois de suite, c'est inutile. Utilisez les piles du zappeur pour autre chose.

Alors, on a commencé à s'envoyer des courriers, avec du papier et des enveloppes (il faut plier le papier et le glisser dans l'enveloppe, c'est drôle, non?).
Tu as ressorti les vinyles des cartons.
Les voisins sont partis sans laisser d'adresse, leur voiture chargée comme un porte-containers panaméen.
Il s'est mis à pleuvoir sans discontinuer.

Hier, j'ai reçu une lettre (une mauvaise photocopie) qui m'expliquait que la Terre quittait l'orbite du soleil.
Je me disais bien que les jours étaient bien trop longs pour un 17 décembre . 
 

mardi 22 novembre 2011

252 mails non lus

Si vous ne prenez pas la précaution de couper le haut-parleur de votre PC, cela fait « Ding » à chaque e-mail reçu. En plus, sur le mien, une vicieuse petite fenêtre apparaît en bas à droite de l’écran, tel un petit fantôme évanescent, au moment tragique où je reçois ce message. Le regard lâche l’interlocuteur, attiré par un rectangle de couleur. Le nom de l’expéditeur surgit, ainsi que le sujet de sa requête. Flûte ! Je réponds ? Mais comme this is complexe, je remets l’e-mail en « non lus ». Entretemps, j’ai été traîner dans une réunion prodigieusement ennuyeuse et ma boîte de réception continue à se remplir aussi vite que la banquise fond. Alors que faire ?
Tout lire ? Impossible au risque de finir sa journée alors que les lumières se coupent dans vos bureaux et de croiser l’homme de sécurité qui fait ses rondes tout en lisant son courrier électronique lui aussi, un écran pâle éclairant son visage buriné et malien d’une lueur bleuâtre.
Tout effacer ? Très tentant ! Accuser les méandres insondables d’une informatique toujours un peu défectueuse est une possibilité. Personne ne contestera que l’erreur 404 est au coin du bois, le coup du « unavailable STP HTML bêta Onyx v 2.4.2 » est furieusement crédible.
Tout transférer ? Personnellement, c’est une rustine que j’utilise beaucoup, remède artificiel d’une folie collective à répétition et d’itérations pipotronesques de tâches absurdes comme de retards permanents. Que veut dire cette phrase pompeuse ? En clair, passer le singe à un collègue ou un fournisseur sous pression, ça marche une fois sur trois. Ou peut générer des tas de « chaînes » d’e-mails tout aussi dévoreuses de temps. Noooon !
Nous voilà dans la « mailasse » jusqu’au cou, je ne sais plus trop quoi vous conseiller.
Ding, non ?    

Lisez "Vendetta" de R.J. Ellory

Le Masque et la Plume, voilà le summum de la bonne émission de Radio. Si vous en êtes déjà fin amateur, vous souriez et acquiescez. Si vous en ignoriez encore l’existence, écoutez France Inter le dimanche à 20h00, sacré veinard, vous allez découvrir quelque chose !
Même éclairé par des écoutes attentives du Masque, me prétendre critique littéraire de première division parce que j’ai entendu de brillants cerveaux décortiquer de forts bons ouvrages ou descendre en flammes des pavés prétentieux, serait un rêve bien naïf.
Ces deux courts apartés ayant fait ricocher vos globes oculaires de la gauche vers la droite une bonne douzaine de fois, voici ce que je voulais vous dire : si vous ne lisiez qu’un polar cette année, choisissez « Vendetta » de R.J. Ellory.
Brillante histoire, monstrueuse saga d’un formidable truand, ce récit couvre plusieurs décennies d’activités mafieuses et de crimes impunis. Vous aimez les Affranchis ? Vous adorerez les anti-héros de Vendetta. Fan du Parrain ? Dévorez ce livre, puis espérez qu’un metteur en scène portera à l’écran cette attachante histoire à rebondissements. Vous en aurez les mains moites comme un après-midi d’été à la Nouvelle-Orléans, ville qui partage le générique du début à la fin. Parlons-en du début ! Près de 180 pages qui partent dans une direction noire et puis on remet les compteurs à zéro. Un autre labyrinthe s’ouvre devant vous, mais vous tournez les pages, prisonnier d’un suspense qui vous ficelle comme un vieux gigot, pour finir par une zappy end électrique surprise.
Alors, elle n’est pas mal ma critique, non ?
Un jour, j’ai rêvé qu’on m’invitait sur France Inter mais comme dans tous les rêves, soit le micro ne marchait pas, soit j’avais perdu mon texte. Fatigants, ces rêves…

10 kilomètres à pied

Ayant entr’aperçu l’ombre de la décrépitude, je me suis mis à courir un peu (vous savez, avec des chaussures pleines de gel dans les talons). Le thème du jour est : le quinquagénaire a le choix, quoiqu’il vous dise du haut de sa pyramide un peu creuse dite de l’expérience. Faire la morale aux jeunes c’est fastoche, mais montrer ses mollets en short ce n’est pas si moche.
Dilemmes…La bedaine ou la dégaine ? Rouiller au port ou se grouiller en short ? Sickness ou fitness ? Après un épisode fâcheux qui m’a fait côtoyer les urgences de l’hôpital d’Amsterdam, j’ai fissa pris l’option poisson, Perrier et sac de sport. Ce qui est assez marrant pour quelqu’un qui avait tout arrêté côté expiration-transpiration et quand même plus descendu de cannettes de 8.6 que de bouteilles d’Actimel depuis la deuxième élection de François M. aux plus hautes fonctions de l’Etat.
Tout ça pour dire que j’arrive désormais à parcourir 10 kilomètres en une heure et sept minutes, suant, courant, serrant les dents, truandant les cinquante ans. Cela fera doucement rire un kenyan à pommettes saillantes qui parcourt 4 fois cette distance en de deux tours de toquante, tel un hoplite gambadeur (mais sans la cuirasse et le casque, quand même). Cela fera peut être rêver un parisien qui ne parcourt pas cette distance en moins de temps, un sombre matin où les RER A et B sont DCD d’un commun désaccord.
Mais, vous dites-vous à mesure que vous lisez cette note, je m’en contre carre puissance X que ce type découvre le mens sana in corpore sano. Et vous avez raison.
L’essentiel n’est-il pas de courir après un lièvre, fut-il virtuel, ou peut être encore de rester tortue, au coin du feu, le verre de bourbon à la main ? Ah, ces dilemmes !
Sickness ou fitness ? Elliott Ness ou Loch Ness ?

Pas de quartier pour Appeule

Chronique provoc’. Au risque de faire hurler nombre de collègues, amis ou lecteurs, je l’avoue ici tout net : je boycotte tous les produits de la marque dite « à la pomme ». C’est mon petit côté rebellito, l’aspect Robespierre qui se cache sous mon aspect débonnaire. Vivre sans la compote et le crumble, est-ce possible ou Big Brother nous colle une amende ? Ne me regardez pas comme un indien naviguant sur l’Amazone avec un os dans le nez, je vous dis que je ne dépenserai pas un euro pour acquérir leurs bidules, made in quelque part par des petits n’enfants aux yeux bridés et aux mains calleuses. Allons !  Si déjà j’évite la Blague Berrite, ce n’est pas pour me trimbaler l’espèce de machin à la vitre le plus souvent fendue qui est caressée avec mamour par tant de civils. 2000 ans de progrès pour envoyer des boules de papier dans une corbeille d’un coup d’index ? Bravo ! Galilée serait fier de vous et Einstein le ferait en le tenant derrière son dos. Et l’autre claquette, aka le « pad » (comme pad’chance ou pad’pitié ?). La patinoire à doigts, large comme une raquette, mince comme un mauvais rapport de stage ? Je vous le répète, je n’en veux pas.
OK, un de ces 4, il me sera refilé, soit par mon employeur, avec un mouchard intégré soit en bonus gratuit d’un abonnement incluant aussi les sms illimités sans limite .Vous vous rirez alors de votre semblable qui effleure d’un air ahuri ce morceau de verre rectangulaire et qui tourne trop vite les pages d’un catalogue virtuel, cherchant un endroit de la terre où des indigènes avec les os dans le nez ne sont pas encore à se demander pourquoi la pomme est maintenant le seul fruit obligatoire dans tout repas de l’esprit.
Je préférais quand on devait manger cinq fruits et légumes par jour.


99 euros seulement

Tatataaa, Mesdames, Messieurs. Contre cette modique somme vous pouvez acheter une liseuse numérique ultraplate. 1500 livres compactés, concoctés, scannés, essorés, et même en plein soleil vous pouvez lire sur le bidule !
Calcul rapide. Je dévore 25 ouvrages par an. Si j’achète le truc, je suis pourvu pour les 60 prochaines années. Ma bibliothèque va mesurer 1 centimètre de large en tout et pour tout.
J’aurai alors 110 ans, vous verrez sur mon bureau ce schmoll plat comme une raie, coincé entre un pot à crayons (des crayons ! pour quoi faire en  2071 ?) et…une statuette, de quoi, d’ailleurs ? Disons une copie de Giacometti, en symbiose avec la liseuse anorexique.
Dans 60 ans, toute la musique sera stockée dans un nuage de données avec les films, les photos et même les émotions qui vont avec, le tout téléchargeable pour une modique somme chaque fois que j’en aurai besoin. Une pupuce intégrée derrière mon oreille droite sera ma carte de crédit, il suffira que je me gratte pour accepter une transaction d’achat (un nouveau dentier ?). Le mobilier sera réduit au minimum ; à 100.000 € du mètre carré, à Paris j’aurai juste fini de payer un cagibi au 9ème étage sans ascenseur, avec meubles rétractables et cuisine désintégrée. Les aliments full OGM seront déshydratés. Je devrai chanter la mélodie de la réclame pour avoir le droit de les ingérer. Murs seront peints en bleu blanc rouge et des barreaux laser m’empêcheront de m’évader par l’unique fenêtre. Au plafond, l’écran flashma 4D TTF1 sera allumé 24 heures sur 24 et j’aurai des programmes adaptés à mon profil psychologique et mes habitudes d’achat, avec de la publicité à raison de 55 minutes par heure.
Alors, le truc à 99 euros et les tonnes de bouquins, vous pensez bien, je l’aurai oublié d’ici là !  

lundi 21 novembre 2011

1789 signes, 1 caractère

Ordre du jour et engagements pour ce blog sans-culotte. De la nécessité bien comprise d’être bref et d’intéresser un lecteur potentiel. Internet est bavard, a tendance à s’épancher, soyons dense. J’ai pendant 2 ans tenté l’exercice de la chronique régulière, cela se nommait « Konmexplik » (voir lien plus loin). Il fallait arrêter, car l’inspiration- comme la place principale du Caire- commençait à se Tahrir. De Révolution aboutie, point. On a beau se démener comme de beaux diables, les colonels ou les mollahs ont toujours le pouvoir à la fin ! Blague à part, j’ai reçu quelques commentaires agréables, donc je décide de recommencer l’exercice en y ajoutant la contrainte de la concision. Maximum 1789 signes par billet. Produire des Bastille Valda, sinon… raccourcissement immédiat.
Ce site a pour vocation de saisir l’instant et votre attention, aussi bien que de partager des points de vue engagés, colorés ou intransigeants. Comme le chantait Bashung, donner « un baiser, des coups de latte »… Faire couler de l’eau tiède n’intéresse même plus les baignoires qui s’en remplissent et s’en battent les flancs blancs. Ces gens qui vous répondent « j’aime un peu tout » quand vous leur demandez quels sont leurs goûts musicaux ?
 Je n’en suis point, car je n’aime pas tout, bien au contraire. Mais, Achtung ! Vous ne trouverez pas en ces pages un monochrome d’acrimonie, un brouet dont l’amertume et la rancœur sont les seules saveurs. Il me sera permis d’apprécier, comme de brûler vif. D’encenser comme de me boucher le nez. 1789 signes dans la langue de Voltaire peuvent allumer un bûcher au phosphore ou jeter un fort joli lot de couronnes de fleurs. Espaces compris, sévices compris, TVA incluse et solde de tout compte déjà versé.
C’est parti mon Wiki.