mercredi 23 novembre 2011

Hertzien à faire


Tout est arrivé si vite.
25 novembre : plus de son sur aucune chaîne TV.
26 novembre : plus de son et plus d'image. Rien, juste le brouillard gris plein de pixels de ces postes ventrus du passé, quand la fin des émissions avait sonné et qu'il était déjà tard.
Panique. Fureur. Appels. Forums de discussion qui crépitent. Gerbes de messages, giclant comme des étincelles en aciérie. Réponses floues.
27 novembre : Les radios perdent à leur tour parole et musique. FM, AM, LW ou bien SW, vous pouviez tout scanner et même tourner avec frénésie les molettes rondes des vieux modèles : silence persistant, si ce n'est ce pchhhhh sinistre du vide glacé d'ondes orphelines.
29 novembre : encore plus inquiétant, l'intégralité des moyens de télécommunications est brusquement figée comme la sauce froide du poulet rôti conservé au frigo, après le repas du dimanche.
Internet est tout blanc, les téléphones sont aphones. Pas de ping et à l'eau tous les allôs. Force du signal ? Nulle.
Tout juste la vieille fée électricité qui circule encore, ronronnant comme un chat familier et docile.
2 décembre : toujours rien. Ne secouez pas votre combiné, ne le raccrochez pas trois fois de suite, c'est inutile. Utilisez les piles du zappeur pour autre chose.

Alors, on a commencé à s'envoyer des courriers, avec du papier et des enveloppes (il faut plier le papier et le glisser dans l'enveloppe, c'est drôle, non?).
Tu as ressorti les vinyles des cartons.
Les voisins sont partis sans laisser d'adresse, leur voiture chargée comme un porte-containers panaméen.
Il s'est mis à pleuvoir sans discontinuer.

Hier, j'ai reçu une lettre (une mauvaise photocopie) qui m'expliquait que la Terre quittait l'orbite du soleil.
Je me disais bien que les jours étaient bien trop longs pour un 17 décembre . 
 

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