Lord
Jim est avec moi depuis cet été, et ça c'est fort comme un
tempête tropicale.
Il y a
des livres légers, des thrillers pour passer le temps et de gentils
« Poche » rapidement lus et il y a les grands bouquins.
Avec Tuan Jim, aka James quelque chose, on traverse les mers, les
archipels et les lagons pour arriver au meilleur de la littérature.
Ici ,
c'est la stratosphère des écrits, la crème de la crème, la
première division du papier relié depuis Gutenberg et il n'est pas
question de relégation dans cette catégorie là. Clasico
oui, mais top niveau les amis. Chapeau bas, respect du monument et
des morts.
Riez
vert, ceux qui ne l'ont pas lu, et souriez avec moi d'un air entendu
ceux qui font partie des initiés. Les premiers feraient bien de se
le procurer vite fait, de s'asseoir calmement et de partir en voyage
au moins 500 pages.
Attention,
il faut souvent s'arrêter, réfléchir, voire relire des phrases et
s'interroger sur la profonde vérité du récit et de la description
de ce jeune homme, si peu ordinaire. Embarqué, pour sûr matelot !,
dans des aventures si peu ordinaires.
Mais
je suis triste de cette horrible fin, M. Conrad, pourquoi tant de
noirceur et de jusqu'au boutisme ? J'ai eu le blues pendant de
longues heures, aussitôt la dernière page parcourue. Putain de
pirates, ivrognes et renégats des mers qui viennent semer mort et
désolation dans les ultimes chapitres. Ce côté « on
n'échappe pas à son destin », abominablement fatal et si
humain, cela vous remet les idées en place.
Après
avoir absorbé un tel chef-d’œuvre, tel un boa qui vient d'avaler
un mouton entier, je me prescris un régime de polars nordiques
pendant au moins une quinzaine. C'est bio, c'est froid, les cadavres
sont bien découpés et ça repose un peu.
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