mardi 29 novembre 2011

Les derniers spécimens


Dans sa cage de verre, exposé au public, il s'agenouillait, levait les mains, puis les joignait. Il triturait un gros livre corné. De temps en temps, il pointait un doigt vengeur sur les visiteurs, puis leur tournait le dos, courroucé.
Pour le distraire, on lui avait mis un mannequin ressemblant à une femelle de son espèce, qu'il pouvait malmener à sa guise, recouvrir de textile, ou sommer de baisser les yeux en grimaçant (vu qu'elle ne répondait rien et pour cause, il grognait peu mais était malheureux qu'elle ne lui donne pas une portée de sept à huit petits, comme de coutume dans leurs zones de ponte).

Dans la cage voisine de ce Croyantus Deus, le couple des Racistus Fascistex était amusant à voir. Ils se roulaient à terre de fureur quand un enfant non blanc leur lançait une banane,
Hélas, le Nazistus Historicus avait succombé dans son sous-marin la semaine dernière, suite à un problème inexpliqué d'aération,
Dans le pavillon des Terroristus à poils longs, le spectacle était total. Ils creusaient sans répit des trous dans le sol ou mimaient de se faire exploser en se confectionnant une ceinture de poires. Ils jetaient de toutes leurs forces des oranges sur les vitres blindées, ils hurlaient "Kaboum !», La foule était compacte dans cette zone du grand jardin.
Plus inquiétant était le Dingus Norvegicus. Impeccablement vêtu de son polo Lacoste, il lisait un grand livre d'images de chevaliers teutoniques. Mais il le tenait à l'envers, jetant de temps à autre un regard mauvais droit devant lui, puis se grattant frénétiquement le dos des mains pendant de longues minutes.

Dimanche prochain, je reviendrai, un panneau nous annonce qu'ils vont recevoir un mâle de Politicus Pipotronus d'Europe et des petits Speculatus Fissdeputus, qui sentent très très mauvais. 

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