dimanche 19 février 2012

La radio


Les ondes longues se prélassaient dans l'air brûlant et le petit poste n'avait pas la force de cracher fort, alors il restait en sourdine. Je mis le volume sur 2. Pas de titres accrocheurs. Un petit air de jazz par ci, un morceau de trip hop par là, mais guère plus. Aucune voix dans la radio, et pour cause.
 

Le niveau de l'eau avait encore monté d'un mètre en un mois, restait-il seulement un iceberg plus gros qu'un phoque gris dans un des océans ? Bien malin qui aurait pu le vérifier, au vu du taux de radiations qui devait régner aux trois pôles. S'en approcher de moins de deux cent miles vous aurait transformé en une étincelle géante et verte. Venant des montagnes redevenues collines, lointaines et invisibles, des émissions hertziennes inhabitées nous suggéraient que la vie allait bon train. Quelque part. Ma petite radio marchait grâce à un remontoir à main. Où aurions-nous trouvé des piles ?
Il faisait bien trop chaud. Au loin, j'entendis des grondements qui me rappelèrent le son des missiles mer-mer tombant en pluie rouge sur notre ancienne cité. Mais tout cela resta vague, confus et sourd.
Tout le monde faisait la sieste et je rangeais notre petit bout de plage.
Nous avions fait un excellent repas, c'était peut être un dimanche aujourd'hui. Et désormais sans calendrier, il suffisait de décréter : « tiens c'est peut être un dimanche aujourd'hui ! », d'aller à la pêche et de faire un excellent repas. J'avais réussi à faire un vin de palme à peu près buvable et Matt avait trouvé des baies comestibles que nous appelions « le poivre noir ». Guigui restait le plus fort pour dégoter des mangues sucrées.
Notre habitation se cachait à environ 10 mètres de haut, bien calée sur un arbre géant.
Vous dire de quelle espèce il s'agissait m'aurait été impossible.


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