mardi 12 juin 2012

Ondes de chic

Cela n’arrivait qu’à une poignée de personnes. Cela ne se produisait que rarement. Il fallait avoir beaucoup de chance pour disposer d’un ou deux nano-pouvoirs.
Seuls en étaient dotés ceux qui un jour avaient stoppé leur four à micro-ondes de marque Saliouchine, modèle XF-22, millésime 1991 ou 1993, alors qu’il restait 7 secondes dans un cycle de cuisson rotatif-invection, tout en portant un bracelet de cuivre ou en contenant au moins 73%. Des normes de fabrication peu scrupuleuses et l’utilisation de plaques métalliques issues du recyclage d’anciens sous-marins nucléaires de la marine soviétique pourraient être à l’origine de ces phénomènes.
Dario Benedetti ne se coinçait jamais un vêtement dans une poignée de porte, fut-il pressé et tenant son imperméable à la main.
Hans Standel touchait une pile usée et elle était (à moitié) rechargée. Notez que cela fonctionnait pour les types AAA mais pas les AA.
François Guérando ne faisait plus de faute de frappe alors qu’il écrivait des e-mails : aucun « z » ne s’intercalait plus dans un mot, ni de virgule à la place d’un point d’interrogation.
La soupe aux nouilles de Mademoiselle Li Hoha se réchauffait à température idoine à condition qu’elle tienne son bol à deux mains en comptant de 29 jusqu’à 5, à rebours.
Erik Bratessen n’avait qu’à s’asseoir à la place du conducteur dans sa Saab 900 rouge lorsque la température extérieure était proche de 2 degrés et elle démarrait sans que la clef de contact ne soit sortie de sa poche.
Maria Brambolla touchait une tomate verte et elle était mûre. De plus elle arrêtait toujours l’eau des pâtes qui cuisaient pile au moment où elles étaient juste al dente, parce qu’elle entendait un faible son de hautbois dans son oreille droite.
Pendant 1 seconde et 8 dixièmes.  

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