lundi 16 juillet 2012

Holy Motors : ma foi, quel chef d'oeuvre !

Comme pour le formidablement émouvant long-métrage, qui passait en souffle sur les écrans vaporeux de nos chères salles obscures, j’ai nommé « Il était une fois en Anatolie », mon opinion et mon jugement se fondent sans résistance dans la vague tumultueuse d’éloges des pertinents critiques professionnels.
Je vous tire mon chapeau et ses plumes, Ô vous fins admirateurs du vrai et bon 7ème art, ô journalistes brillants des Inrocks, de Télérama et de toute presse bien plus illuminée de savoir intemporel que nous, spectateurs plébéiens au jugement bien limité et sans accès à l’intégralité des œuvres immortelles de Dreyer, Umut von Dag Junior, Hitoshu Mazumototo et Sadarnappilh Wushabotopinarot le pionnier.
Holy Motors est tissé de fulgurances et de prémonitions tectoniques. Chaque plan saisit aux tripes et s’agrippe au cortex conquis du zélateur soumis qui rend son tablier après cette enfilade de séquences dont la brillance aveuglerait au moins deux fois un Borgès. Ah, cette ironie sous-jacente, critique sociale aguerrie mais mutante qui place notre société aux pieds sales de ses vaines contradictions !
Et ces limousines ironiques qui parlent entre elles, hein ? Et ces plans magiques retiennent le souffle d’Orphée en convoquant les Muses, qui s’en retournent transies nager dans l’Achéron ? Ici, Cocteau se mêle en une flamme rougeoyante aux prémonitions sidérantes des frères Lumière.
Denis Lavant ré-invente une façon tellurique de jouer, il donne sa main pâle à celle d’un bouleversant bonobo. Il écoute foudroyé et ondulant les vibrations célestes de la voix de Kylie Minogue, déroulant en une Samaritaine babylonienne son ode à un passé désespéré dont chacun suit les traces bleuies par le cortège amer de nos souvenirs perdus.   

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