mardi 24 juillet 2012

L'égout et les couleurs

Il faisait trop chaud pour la saison.
Le 14 octobre vers 22h30, ce fut un rat de 41 centimètres de long qui sortit des égouts et fut abattu par un policier qui passait, alerté par les cris d’une passante. On dépêcha le lendemain une équipe de nettoyage spécialisée qui extermina une impressionnante troupe de rongeurs aussi énormes, voire plus. Mais ce qui fit la une des journaux  le 22 furent sans conteste les rangs serrés de cafards géants qui entraient dans les maisons par les canalisations. Un vent de panique courut sur la ville, relayé par des médias aux aguets, toujours prêts à mettre en une de façon répétitive une information malsaine. Et il s’agissait bien d’une invasion peu agréable. Les ventes d’insecticides les plus puissants explosèrent, surtout dans les banlieues Nord-est et Sud. Une action conjointe du Ministère de la Santé, des pompiers et de la gendarmerie permit d’en trouver la source : les égouts de la ville, une fois encore. Les patrouilles d’inspecteurs protégés par des combinaisons intégrales NBC (et armés) fouillèrent les moindres recoins du très vieux réseau de canalisations. Quelle ne fut par leur surprise d’y trouver des champignons sur dimensionnés tapissant les murs, entourés de lichens aux couleurs étranges, et des résilles d’algues aux formes inconnues. Par chance, nul ne se fit piquer par les moustiques colossaux qui arrivaient  par nuées, en un contrejour malsain, éclairés violemment par les rais des torches qui illuminaient ce spectacle hideux.
C’est alors que l’on se souvint que les Jeux Olympiques avaient eu lieu 2 mois plus tôt.
L’évacuation massive de fluides corporels puissamment chargés de matières expérimentales avait permis à la faune et à la flore des égouts de battre des records, à leur tour.      


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