dimanche 22 janvier 2012

La mémoire et la grâce



Echo and the Bunnymen , en concert à Paris au Bataclan ce jeudi 19 janvier 2012.
Beau moment à commenter, un groupe que j'écoute depuis trois décennies.
Aimez-vous les guitares limpides et tranchantes, les rythmes martiaux et les belles voix new wave et romantiques des années 80 ?
Ian Mc Culloch est un chanteur magnifique, il part dans les graves et assure dans les aigus, c'est beau et héroïque.
Évidemment, quand on a eu 20 ans alors que sortait leur premier album, cela donne un avis biaisé. Mais mon fils cadet qui lui aura 20 ans dans deux mois a accroché et apprécie cette musique, preuve A plus B que les pépites d'or ne s'oxydent pas.
Et ce concert ?
J'avoue avoir été un poil déçu par notre Mc Culloch. Voix moins puissante, énergie scénique moins lumineuse. Lunettes noires, pas très éclairé, il avait abusé côté boissons, nous livrant des intermèdes parlés confus, englués dans un accent de Liverpool à couper au hachoir à lapins.
Alors ?
Le public avait des cheveux blancs, des crânes dégarnis et des rides mais l’œil brillant avant tout. Que vient-on chercher dans un concert de groupe ancien ou reformé ? Ses jolis souvenirs, pardi ! Ces K7 C90 Ferrochrome avec des titres qu'on aimait tant.
Les sorties et les amis, le temps des aventures et des espoirs. Tu te rappelles qu'on avait un téléphone dans le salon avec un fil qu'il fallait le tirer au maximum tout en tenant la porte d'une main pour parler tout bas à qui tu sais ?
Et encore ?
Ian Mc Culloch a perdu quelque chose en route, car sa vie a roulé, oxydée par des pintes de bière et des cigarettes à bout filtre.
Il m'a semblé un peu comme un vieil ange, mais avec une seule aile. Toujours une belle voix, toujours ces chansons d'un autre monde.

Il avait perdu la grâce.
Mais nous, pas la mémoire.


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