mercredi 29 février 2012

Blog litaire

Ecrire un blog que personne ne lit est finalement un exercice apaisant. Il est possible de crier fort, de dire n’importe quoi et son contraire, tout en n’étant jamais contredit. Si j’étais raciste, fasciste, sectaire ou ultra religieux, je pourrais écrire des horreurs et personne ne s’en soucierait. NB : cette catégorie de fanatiques n’écrit pas toujours très bien. Exemple : « Dieu ai tou puiçan, inchallamène, il créai lhom san pacé par le sinje mai en plusse les noire sont pas kom nou, haïlle itlère ! PS : oublié pas de versé votre cotisassion forféterre pour le Gouroo, gloirre auci a Lui ».
Revenons à notre expression libre, peut être un poil (de chimpanzé) plus subtile.
Je peux ici rédiger en toute tranquillité des notes et chroniques parfois absurdes, parfois drôlatiques, voire dérangées. Le monde s’en contre tape, s’en balance avec force et cela ne touche pas un être connecté sur cette planète. Nul contradicteur ne se dressera, le verbe aigre et la bave aux lèvres pour contrecarrer la publication de mes messages virtuellement lisibles par des milliards d’internautes, mais pratiquement par aucun. Nul laudateur non plus, certes.
Il est confortable d’être un peu seul pour débattre avec soi-même, frapper le clavier qui ne proteste jamais. Je pourrais aussi prendre des libertés avec l’orthographe ou maltraiter la langue mais cela ne m’est pas possible. Même à la maison, le dimanche, je prends une douche et je mets une tenue correcte. Si je veux hurler des bêtises à pleins poumons, cela sera peu apprécié. Ici, volume 10 en libre accès.
Un blog solitaire est comme une petite caverne pépère et bien planquée, on peut repeindre les murs, faire des graffitis et des discours psychédéliques.
Se prendre pour Socrate ou Malraux devant le Panthéon.
Et sans écho.

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