lundi 8 octobre 2012

Galerie dard

Chère taty Gwen,
Je suis arrivée dans la capitale, je m’adapte. A la crêperie, les clients râlent souvent, mais tu m’avais dit que dans leur fond, ils sont pas de mauvais gars. Je vais promener un peu dans Paris samedi et dimanche. Par Saint Guénolé, je dois te décrire un truc. A Brest même, on voit pas ça.
J’étais dans une venelle pas très large, la rue Saint-Claude et sur zone on trouve des « galeries d’art ».C’est comme une grande boutique, mais tu as peur de rentrer là-dedans. Il y a une devanture en verre et une pièce de 100 mètres carrés (ici 100 mètres carrés, c’est le prix d’un escorteur d’escadre)
Dans un coin, un petit bureau perdu, où une fille maigre comme un balai regarde d’un air écœuré un écran géant de la marque Apple (tu sais, l’ordinateur plat de l’architecte, près de la boulangerie Le Dantec).
Au mur blanc, il y a un petit écran de télé, sur lequel ils passent un film de gens dans la rue, on sait pas où, mais les images sont floues. Et le film repasse sans arrêt ! A côté, une série de cadres tout petits, avec un papier blanc là-dedans et juste un petit point noir dessiné au milieu. On dirait bien que c’est le même tableau plusieurs fois. J’ai écarquillé les yeux, pour voir, c’était ben petit. Il y en avait un où c’était pas un point mais un trait. Ils ont appelé le lot  « Errances 3 » et j’ai lu sur la porte que c’était fait par une artiste chilienne « en devenir ». Devenir quoi ? Au sol aussi, on avait mis un néon écrasé avec des fils et personne avait balayé, et c’était à vendre, au prix d’une voiture neuve à la concession Citroën, chez le fils Le Bris. Une table sur laquelle on avait jeté de la poussière était le chef d’œuvre au milieu de tout ça.
J’ai pris peur et je suis allée refaire un tour au Louvre.
Des bises
Ta Soizic        

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