lundi 8 octobre 2012

Hopper : le peintre qui captait les instants silencieux

La très attendue exposition consacrée à Hopper, au Grand Palais, va attirer les foules. J’en serai. Dans ces toiles, c’est le silence qui règne. Ce type de silence bref qui fait surgir en nous des pensées profondes ou étranges. Hopper capte l’instant où des hommes et des femmes sont en introspection, en apnée soudaine dans leur quotidien. Regardez Nighthawks, son plus célèbre tableau : chaque personnage se tient coi pendant la seconde où notre regard extérieur se pose sur eux. Idem pour les sujets représentés dans une chambre ou un lieu privé. Ils sont apaisés ou mélancoliques, figés dans un moment intime, peut être puissant, toujours au ralenti. Dans une cafétéria ou au cinéma, le bruit extérieur : on a mis sur pause, on n’entend pas le vacarme : les décibels sont assourdis.
L’éclairage vient souvent de l’extérieur, une lumière crue et forte, cela ressemble à cette capacité à se voir du dehors que l’on acquiert quelques secondes, lorsque qu’un moment propice vous fait prendre du recul.
Il peint ces vides formidables laissés en creux dans la vie moderne, entre 2 actions, 2 rendez-vous, voire une dispute ou une rupture. Un instant magique nous est donné à voir. Quel contraste avec notre vie trépidante, pleine de kling-klang, de tweets et d’instantanés fugaces. Regardez encore : pas de téléphone, ni écran qui brille, pas de fil électrique qui dépasse, les lampes sont éteintes ou simple reflet dans une glace. Est apaisant de voir ce monde avec des voiliers doux, de vrais livres, des rideaux qui volent, des maisons sans antenne et des rues sans voitures.
Il vous est recommandé d’aller voir cette exposition, de vous en procurer des reproductions, de bien les observer et de partir… loin dans votre for intérieur.

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