lundi 1 octobre 2012

Minibus VW

Au début, juste Jo et Jack. Pour son 17 ème anniversaire, Jo reçoit une guitare acoustique de son père. Sa mère ajoute des 33 tours de jazz. Un oncle moins austère lui offre des partitions de Chuck Berry.
Dans sa chambre, ils apprennent Johnny B. Goode par cœur.
Jo pince les cordes avec conviction, Jack tape sur une poubelle renversée.
En Terminale, ils rencontrent Sammy qui joue de la basse et Nat’ qui a une voix d’or et de beaux yeux verts. Elle chantera.
Première répétitions dans le garage du grand père de Sammy, enregistrement avec un vieux 4-pistes. Une vingtaine de morceaux, des concerts dans les bars et MJC. Un an après, le bac et le permis.
Encore 6 mois, des boulots d’été, ils achètent un minibus Volkswagen pour une tournée en France. Ils jouent beaucoup, partout, des fans commencent à les suivre.
Coup de chance, ils remplacent un « gros » groupe sur la grande scène d’un festival, un an après, en Juillet ; public réceptif, début de bouche à oreille ; interview dans Rock and Folk.
Maquettes sur cassettes envoyée à 4 maisons de disques, les mêmes que sur les pochettes de leurs groupes préférés. Une réponse positive arrive. Rdv chez le producteur. Les riffs de Joe, les yeux verts de Nat’… on démarre avec un 45 tours qui passe dans la bonne radio, les ventes qui décollent. Un album produit par un vieux magicien des studios.
200000 exemplaires écoulés. Olympia archi-complet. Première partie des Satash à Londres, belle tournée US à succès. Deuxième album enregistré avec le producteur des UB2, plan marketing de pré-lancement colossal.
Les freins du minibus ont lâché un soir, sur l’A13 en rentrant d’un gala, 3 tonneaux, pas de survivant.
Hé ! La dernière phrase était une blague. Il y a longtemps que le minibus achève de rouiller dans un jardin.         

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