samedi 3 novembre 2012

Déjà !!!

Novembre étend sa grisaille poisseuse aux heures rabotées sur nos têtes pensives qui rêvent encore de couchers de soleil interminables face à des eaux cristallines. Mais ses agressions météorologiques ne sont que pipi de bactérie en regard de l'intrusion brutale de la voracité marchande absolue qui se fait appeler « Noël ».
Dès aujourd'hui, je reçois des veules catalogues de babioles enrubannées plein la boîte aux lettres et des suppléments brillants accrochés avec fourberie à tous mes magazines. Cela avait débuté il y a quinze jours aux dires de ma douce moitié qui avait alors fait disparaître illico presto de si écœurantes réclames, avant même que son époux ne rentre fourbu du labeur et ne voie ces immondices précurseurs, pour en être abattu, voire enragé.
La peste soit de cette dégoulinante anticipation marchande, poussant toujours davantage les emplettes prévisionnelles de consommateurs épuisés, au pouvoir d'achat sans cesse plus semblable au Lac Baïkal asséché qu'à la force débordante de l'ouragan Sandy ?
Et cette imagerie répétitive qui donne chaque décembre envie de vomir ? Ces rennes aux yeux glauques et traîneaux envahissants déclinés à toutes les sauces ? Ce dévoyé papa Nono aux joues rouges qui cache un salaire de misère sous une barbe artificielle ? Ces rubans étrangleurs et ce houx puéril, collé sur tant d'objets en promotion ? Ces sapins que l'on voudrait voir décoller en flammes à tout jamais, tels fusées flamboyantes ornées du martial sigle CCCP ?
Ras le bonnet, je rêve d'une année sans Noël, un moment de paix, de tranquillité et de villes non défigurées par ces décorations grossières, accrochées par de mornes employés municipaux sans enthousiasme qui nous rappellent qu'il est ordonné de ne décliner à l'infini qu'un seul verbe: acheter.


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