mardi 6 novembre 2012

La Horlu (partie 1)

Au Printemps 2007, j’habitais encore dans ma villa des bords de Seine. C’est alors, Docteur, que ce phénomène s’est manifesté. J’avais vu passer, remontant vers Le Havre, un porte-containers brésilien tout noir, lisse et brillant et j’avais eu un début de fou-rire, je ne sais pourquoi. C’était une belle soirée d’été, il faisait doux.
Le soir même, je me couchai tôt et à peine endormi, eus l’impression que l’on me chatouillait et me susurrait des histoires drôles en même temps. Un peu comme si une mystérieuse créature s’était agenouillée sur moi et cherchait à me détendre. Je me réveillai en sueur, avec une douleur légère aux zygomatiques, 2 heures plus tard. Je vis, stupéfait, que la bouteille d’eau minérale placée sur ma table de chevet avait été bue entièrement.
Le doute me saisit. Je décidai soir après soir de retarder mon sommeil, écoutant France Musique, lisant des romans russe pleins de larmes et de neige, du Maupassant, voire du Proust (puis je m’écroulais sous ma couette, les lunettes encore sur le nez).
Hé bien, Docteur, chaque fois cette sensation se répétait. Je m’éveillai toujours plus détendu et joyeux, les muscles faciaux épuisés par tant de rire et d’ébaudissement. Fait amusant, ma bouteille d’eau se vidait de plus en plus dans mon sommeil. Je testais une autre nuit une canette de Fanta, qui resta pleine et de la Leffe blonde, qui fut vidée intégralement. J’en ris à gorge déployée, si fort que ma femme de chambre en fit tomber des verres qu’elle essuyait alors dans la cuisine. Ce n’était là qu’une des nombreuses péripéties que je connus alors.

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