mardi 6 novembre 2012

La Horlu (partie 2)

Un être mystérieux visitait donc mon sommeil et j’en fus bientôt à me demander s’il (elle ?) ne rôdait pas autour de moi, aussi le jour. Alors que je me promenais dans le jardin, je vis une marguerite être tranchée net de sa tige, virevolter à un mètre du sol  pendant une poignée de secondes et se porter dans les airs avec vivacité jusque dans la truffe du chien des voisins, qui me guettait à travers la haie.
Ce pitbull morose et baveux s’enfuit en courant et hurlant et je me pris les côtes tant une hilarité homérique me secoua alors.
Je me dis qu’il doit exister des êtres invisibles plein d’humour, supérieurs à nous autres humains. Pourquoi ne pas imaginer une suite 2.0 de l’évolution du Sapiens Sapiens, si imparfait ? Rattrapée par les métastases, les impôts, Alzheimer, la mauvaise haleine, l’évangélisme et le vote sanction, notre espèce n’allait-elle pas être remplacée par une autre, bien plus détachée des contraintes matérielles et de la mauvaise foi ? Darwin avait raison, et quelle est l’espèce qui doit laisser place à l’autre, de fait ?
Je décidai d’appeler mon visiteur la Horlu, car après tout il n’y avait pas de raison pour que ne soit pas une femme, non ? Je sais, vous pensez que je délire, tel un aliéné soigné par votre Charcot, au temps de la démence chassée à coups de douches froides et de bromure de potassium ?
Accusez-moi de troubles mentaux tant que vous y êtes ! Ah, quand même, oui, j’ai tendance à oublier où je suis, Docteur, mais sachez qu’un soir, je l’ai vue !

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